Après deux longs métrages remarqués (« La traversée du temps » en 2006 et « Summer Wars » en 2009 ), Mamoru Hosoda nous revient avec « Les enfants loups », un troisième film plus intimiste mais tout aussi réussi.
Alors que ses deux animes précédents s’attardaient sur des faits ponctuels (les sauts dans le temps et une attaque informatique), le récit de ce troisième opus s’étale sur douze années de la vie d’une famille. Nés d’un père lycanthrope prématurément décédé, Ame et Yuki vont être élevés par leur mère qui devra faire face à bien des difficultés pour éduquer seule ses enfants loups.
Si le ton général est plus mélancolique voire triste que dans les deux films précédents, on y retrouve cependant la même importance accordée à la famille et au développement personnel.
Mêlant habilement animation et graphismes traditionnels à la technologie numérique, « Les enfants loups » joue constamment sur le contraste entre l’épure volontaire des traits des personnages et le souci du détail apporté aux décors extérieurs. Ces choix esthétiques entrent en résonnance avec le contenu même du film où les thèmes soulevés sont à la fois nombreux (famille, intégration sociale, culture de la différence,…) et jouent régulièrement sur les oppositions (tradition et modernité, humains et loups,…).
Comme souvent dans l’animation nippone, la nature occupe une place déterminante. Mais loin de singer l’univers d’un Miyazaki, Mamoru Hosoda se forge le sien, emprunt de poésie, d’un certain spleen et s’impose comme un des grands maîtres de l’animation contemporaine. Tout juste pourra-t-on reprocher à ses films quelques excès de pathos, mais celui-ci se dilue très vite tant la qualité d’écriture et de réalisation sont évidentes.
Mamoru Hosoda : « Les enfants loups Ame et Yuki »
(Kazé, 2012)
Dès 10 ans
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