À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique, à la fois magique et hostile, dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. ..
Dès les premières images, « Le garçon et le monde » annonce la couleur (au propre comme au figuré) : le film qui va nous être proposé n’a rien de commun, rien de très rationnel. Et pour cause, il nous sera transmis à travers le regard d’un enfant. Ce postulat, loin d’être anodin, explique à lui seul les choix posés par le réalisateur. Le fond rejoint ici la forme. Le crayonné volontairement simple, schématique rappelle clairement celui d’un petit enfant. De même, les quelques rares dialogues sont prononcés dans une langue imaginaire (en fait du portugais dit à l’envers) accentuant l’incompréhension de l’enfant face aux discussions adultes. Tout est plutôt de l’ordre du ressenti que de celui de l’’intellectualisation, de la rationalisation de ce qui se passe. Il s’agit bien de la perception forcément poétisée d’un réel, de l’interprétation du monde qui l’entoure. Le monde tel qu’un enfant le perçoit.
Malgré cette simplicité de façade, le film d’Abreu se veut riche en symboles, en thématiques. Il y est bien entendu question de la quête d’un parent disparu, de la confrontation au monde extérieur. Mais pas seulement. Le film peut également se voir comme une critique (plutôt sévère d’ailleurs) contre le Brésil contemporain en proie au capitalisme dévorant, à une industrialisation incontrôlable.
Vous l’aurez compris, sous ses dehors simplistes, enfantins, « Le garçon et le monde » révèle bien plus qu’il n’y parait. Sa richesse, formelle autant que thématique en fait une œuvre qui se laissera savourer par une très large audience dès 8 ans.
Alê Abreu : « Le garçon et le monde »
(Les films du Préau, 2013)
Dès 8 ans